La Main est une association loi 1901 qui accompagne les artistes et artisan·e·s professionnel·le·s ou en voie de professionnalisation en mutualisant des espaces de travail et des moyens matériels ou immatériels. Elle s’envisage comme un laboratoire de création mais aussi d’innovation professionnelle, culturelle et sociale, favorisant la rencontre, la collaboration et la perméabilité des disciplines. La Main est également productrice de spectacles, réunissant ainsi régulièrement ses différents corps de métiers autour d’une création commune.
ARTS VIVANTS
danse, cirque, théâtre, création musicale...
TECHNIQUES DU SPECTACLE
production, régie, lumière, son, vidéo,
scénographie, création de décors,
costumes et accessoires, effets spéciaux,
maquillage, coiffure, perruquerie…
ARTS VISUELS & PLASTIQUES
illustration, peinture, street art, graphisme,
photo numérique et argentique, développement argentique,
captation et montage vidéo, installations...
ARTISANAT & METIERS D'ART
menuiserie, métallerie, bijouterie, vitraillerie, sculpture,
moulage, tatouage, calligraphie, reliure, sérigraphie…
OBJECTIFS & PHILOSOPHIE
La Main est née en réponse à un besoin. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes artistes et créateur·rice·s professionnel·le·s dépourvu·e·s de lieu de travail et en manque de moyens matériels doivent trouver des solutions pour pratiquer leurs activités et questionner les modes d’économie et de travail qui ne leur sont pas toujours favorables.
La Main offre ainsi un accès à des espaces de travail partagés, adaptés à de nombreuses disciplines et entièrement gérés bénévolement par leurs utilisateur·ice·s. Son organisation autonome et collaborative propose une approche alternative des modes de travail, soutenant une démarche économique sociale et solidaire. La rencontre interdisciplinaire, la mise en commun des équipements, la récupération de matériaux et le recyclage sont autant d’éléments clés de ce fonctionnement.
L’action du collectif s’inscrit dans un mouvement naissant autoproclamé : l’Upperground, qui se définit comme un espace d’équilibre entre les mouvements alternatifs ou underground revendiquant leur indépendance, et le secteur commercial contraint à la viabilité économique mais bridant la créativité, pour tirer le meilleur de ces deux modèles. Il s’agit dans cette perspective de faire vivre un lieu à taille humaine, évolutif et adapté aux besoins des équipes artistiques.
Dans cet esprit, le partage et la transmission des savoirs occupent une place majeure, de même que la création collective. La diversité des pratiques est encouragée et valorisée, ainsi tous les savoir-faire y trouvent leur place.
L’expression de ces valeurs passe également par l’ouverture sur le quartier et les partenariats avec les acteur·rice·s locaux·les, à l’occasion de temps forts tels que les fêtes de quartiers, les portes ouvertes qui permettent aux membres du collectif de partager leurs passions et aux habitant·e·s de les découvrir, ou encore les spectacles «laboratoires» suscitant l’inspiration et accueillant de premiers échantillons de créations. Par ailleurs, le collectif sait aussi répondre à des commandes venues de l’extérieur, touchant à la prestation artistique, la réalisation technique ou le regard d’expérience.
Enfin, La Main s’est toujours imprégnée de la nature historique des bâtiments qui l’ont accueillie. La mise en valeur et la réappropriation de ce patrimoine populaire constituent un fil rouge, aussi bien éthique - permettant de faire revivre le bâti et de le partager, qu’artistique - inspirant la création de plusieurs spectacles. Cet engagement est intimement lié à l’histoire du collectif et au lieu atypique qui l’a vu naître.
L'HISTOIRE
Le collectif La Main est né au creux de La Main Jaune, ancienne boite de nuit disco-roller, lieu mythique des nuits parisiennes dans les années 80. Au printemps 2011, les membres fondateur·rice·s en quête d’utopie, investissent ce lieu souterrain abandonné depuis 10 ans pour le restaurer et développer un foyer de création. Pendant les mois suivants, le groupe se structure, fort de son action collective, et crée l’association La Main. La Main Jaune tourne une page de son histoire, tout en inspirant le collectif qui dédie son premier spectacle Upperground Circus au récit imagé de la restauration du lieu.
À l’été 2012, la direction des affaires culturelles de la ville de Paris identifie le collectif et son action. Aux termes de plusieurs mois d’échanges, l'association La Main se voit proposer une convention d’occupation de 3 ans pour les anciens bains douches Castagnary au sud du XVème arrondissement.
Les bains douches Castagnary, situés place du Général Monclar, furent ouverts le 25 juin 1932. Ces bains de grande utilité étaient implantés dans un quartier où le nombre élevé de logements insalubres ne permettaient qu’un accès rudimentaire à l’hygiène. Paris compte encore aujourd’hui une quinzaine d’établissements de ce type. L’établissement fut fermé en 2011 car sous-utilisé.
Le collectif La Main s’y installe en septembre 2013 et y aménage des ateliers partagés pluridisciplinaires.
S’ensuivent 3 années intenses concentrées sur l’attribution au bâtiment de ses nouvelles fonctions, l’accueil de plus de 2 000 utilisateur·rice·s, la création de spectacles et le tissage de liens avec les habitant·e·s et les acteur·rice·s locaux·ales.
Mais La Main doit se résoudre à déménager. En effet, dans le cadre du projet «Réinventez Paris», le bâtiment des bains douches sera partiellement détruit et réhabilité à partir de l’été 2017.
En avril 2021, et après presque 4 années sans locaux, La Main emménage au 42 rue de l'Amiral Roussin dans le XVème arrondissement, avec le soutien renouvelé de la ville de Paris.
Ancienne écurie pour les poneys des grands parcs parisiens, ce bâtiment à l’architecture atypique accueille depuis les ateliers et activités du collectif.
Depuis 2012, le collectif a créé une quinzaine de spectacles de formes variées comme par exemple Upperground Circus - un spectacle déambulatoire, Heaven – une scène à 360° en lumière noire, ou encore Upper Criminal – un spectacle participatif invitant les spectateur·rice·s à mener une enquête au travers d’entresorts. Par la suite, des spectacles comme Maison Close et Murmures confirment le goût pour l’entresort et affirment une forme novatrice d’accompagnement narré des spectateur·rice·s d’un univers à un autre…